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dant qu’un corollaire. Dans la figure 2, nous avons vu que pour neutraliser l’effet du rayonnement des tons bleus sur les tons rouges, nous avons diminué la surface de ces tons bleus par une peinture opaque, une sorte d’écran découpé qui soumet leur contour à des formes redentées. Or, à distance, lorsque les couleurs translucides sont très-rayonnantes, on diminue bien la propriété de ces couleurs à l’aide d’écrans découpés ; mais, par l’effet de cette propriété rayonnante, les écrans découpés paraissent diffus, et les interstices laissés purs perdent simplement de leur valeur colorante relative. L’effet contraire se produit pour les couleurs à faible rayonnement, leur intensité colorante augmente en raison du peu de surface que vous laissez pur entre les découpures d’un écran.


Exemple (fig. 6) : soit un verre bleu A, dont on a diminué la surface rayonnante par la peinture opaque ou écran B. À distance, ce verre bleu produira l’effet indiqué en C. Plus on l’éloignera, plus la peinture écran sera confuse, mais aussi plus le bleu tendra à grisonner. Soit un verre rouge peint de la même manière : plus on s’éloignera, plus la peinture écran prendra d’étendue, en perdant un peu de sa qualité opaque ; si bien qu’à une grande distance, on ne distinguera plus le rouge que par touches aiguës, ainsi qu’on les voit figurées en E, mais ces touches gagneront en intensité colorante ce qu’elles perdent en étendue. Nous admettons que le verre rouge est fouetté ; s’il était uni, à distance il paraîtrait lie de vin ou marron. D’après ce principe, chaque couleur translucide doit donc recevoir la peinture écran