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trouve dans la concavité, c’est-à-dire dans le canal. Cette surface sablonneuse qui reçoit toute l’eau de pluie, est plus poreuse que la surface convexe ; elle conserve l’humidité, arrête la poussière, et développe des végétations qui encombrent les rigoles, ce qui nécessite un entretien fréquent. Ce mode n’est bon que dans les contrées où la chaleur du soleil est assez puissante pour empêcher ces végétations de se former. En adoptant le système de tuiles plates pour les combles à fortes pentes, les constructeurs du Nord avaient évidemment reconnu les inconvénients du système antique romain et de ses dérivés, savoir : la persistance de l’humidité sur les charpentes et le développement des mousses dans les concavités des toitures. Le soin avec lequel ils ont fabriqué ces tuiles plates, l’emploi de l’émail qui empêchait la pénétration de l’humidité et la naissance des mousses, le système d’attaches, indiquent que les maîtres, en véritables architectes, ne dédaignaient pas ces détails importants de la construction. Les tuiles plates données dans les deux figures 5 bis et 6 font ressortir l’intelligence prévoyante de ces constructeurs des XIIIe et XIVe siècles. Il est à remarquer que cette industrie du tuilier ne fit que décroître à dater de la fin du XVe siècle jusqu’au commencement de celui-ci. Les tuiles de Bourgogne et de Champagne fabriquées pendant le dernier siècle sont relativement grossières et inégales de cuisson, et ce n’est guère que depuis une dizaine d’années que l’on s’est occupé en France de cette partie si intéressante de l’art de bâtir. Nous avons été poussés dans cette voie nouvelle de l’emploi de la terre cuite aux couvertures par nos voisins les Anglais et les Allemands, qui nous avaient devancés, ou plutôt qui n’ont jamais cessé de pratiquer ces utiles industries, dédaignées généralement chez nous par les artistes, trop préoccupés de leurs conceptions grandioses et peu pratiques pour entrer dans ces menus détails de la bâtisse.

TUYAU, s. m. — Voy. Conduite

TYMPAN, s. m. Partie pleine comprise entre le cintre d’une porte (archivolte) et le linteau. On donne aussi le nom de tympan aux surfaces pleines comprises entre les extrados d’une arcature et le bandeau qui les couronne. La surface A (fig. 1) est un tympan de porte ; la surface B, un tympan d’entre-deux d’arcature. Les tympans de porte, étant posés sur le linteau, peuvent être faits de diverses manières ; composés de petits matériaux en façon de remplissage, ou de grands morceaux de pierre parementés décorés de peintures ou de bas-reliefs. Il arrive aussi que les tympans de porte sont à claire-voie, donnent des jours d’impostes ; mais cette disposition n’est guère adoptée qu’à dater du milieu du XIIIe siècle, notamment dans les monuments de la Champagne. La place occupée par le tympan, sous les archivoltes des portes, était particulièrement favorable à la sculpture. Dans cette position, les