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[trompe]
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l’on voit encore aux tourelles de l’abbaye de Chailly (Oise) (fin du XIIe siècle) (fig. 3). Alors cette première pierre posée au sommet de l’angle rentrant en b, évidée en cône, est appelée trompillon.

S’il s’agit, comme dans les deux exemples précédents, d’obtenir un plan à 45 degrés, coupant un angle droit rentrant, en projection horizontale, la construction des trompes ne présente aucune difficulté. Les claveaux, dans ce cas, ont leur extrados tracé sur un cylindre parallèlement à son axe et leur intrados sur un cône ; mais si l’on veut établir un angle saillant suspendu sur un angle rentrant, les difficultés se présentent. Ainsi (fig. 4), soit un angle rentrant ABC, sur lequel il s’agit de suspendre une construction formant l’angle saillant ADC, l’appareilleur commencera par établir une suite de corbeaux suivant la diagonale BD du carré (voyez la projection verticale P), puis il remplira les deux vides AD, CD, au moyen de deux trompes coniques biaises. Le second claveau a formera tas de charge, pour porter l’angle saillant b. La bascule des corbeaux est maintenue par la charge qui porte sur leur queue de d en e et qui s’élève jusqu’au-dessus de l’extrados des arcs.

À la fin du XVe siècle, on se plaisait à soulever des difficultés de coupe