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[triforium]
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pas l’importance relative (par suite de la grandeur du triforium) qu’elles prennent, au XIIIe siècle, dans les monuments religieux du domaine royal. La figure 16 en est la preuve. Quelquefois même le triforium se confond avec le fenestrage supérieur. L’église abbatiale de Saint-Seine (Côte-d’Or) nous fournit un exemple de cette singulière disposition, datant du commencement du XIIIe siècle (fig. 18).


Ici c’est le formeret de la voûte haute qui circonscrit l’arcature du triforium, qui n’est plus qu’une décoration. Ce dernier parti a été fréquemment adopté dans les églises normandes des XIIe et XIIIe siècles, en France comme en Angleterre. Mais le triforium dans les églises normandes mérite une étude particulière. Il se compose, pendant la première période, c’est-à-dire au XIe siècle, d’un étage élevé au-dessus du collatéral et couvert par une charpente apparente et d’un chemin de ronde supérieur au niveau des fenêtres hautes. On ne peut douter aujourd’hui (depuis les travaux entrepris par M. Ruprich Robert dans les deux églises abbatiales de Caen, l’Abbaye-aux-Dames et l’Abbaye-aux-Hommes) que les nefs de ces églises n’aient été couvertes originairement par des charpentes apparentes[1].

  1. Voyez la notice de M. Ruprich Robert, l’Église de la Sainte-Trinité et l’église de Saint-Étienne à Caen, 1864.