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[transsept]
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breuses ; les religieux n’occupent plus, pendant les offices, que le centre de la croisée et les dernières travées de la nef centrale. Alors le milieu de l’abside devient un lieu sacré, réservé au dépôt des reliques, des trésors, et où les fidèles ne sont point admis. Cette abside gagne en profondeur ; l’autel des religieux demeure sous son arc-doubleau d’entrée ou s’avance au milieu du transsept. Cette transformation eut lieu dans l’église abbatiale de Saint-Remi même, à la fin du XIIe siècle. Le chœur des religieux fut porté en D ; le rond-point, derrière l’autel, beaucoup plus profond, contenait encore la châsse du saint évêque, mais les fidèles tournaient autour de ce sanctuaire fermé par une clôture et avaient accès aux chapelles rayonnantes bâties sur une assez grande échelle.

Lorsque vers la fin du XIe siècle, on décida de remplacer les charpentes des hautes nefs par des voûtes, on commença par établir des berceaux : on n’osait entreprendre de construire des voûtes d’arête d’une grande portée[1] ; mais au centre de la croisée, force était, ou de faire une voûte d’arête, à la rencontre des berceaux, ou une coupole. C’est à ce dernier parti que l’on s’arrêta, tant on se défiait de la solidité des grandes voûtes d’arête à la manière romaine.

  1. La nef de l’église abbatiale de Vézelay, bâtie vers 1100, fait exception. Là on essaya de construire des voûtes d’arête (voyez Architecture Religieuse, fig. 21, et Travée, fig. 4), qui sont plutôt des coupoles avec plis aux retombées.