Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 8.djvu/457

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[soubassement]
— 454 —

crypte romane, un beau soubassement revêt celle-ci ; c’est sur ses assises de couronnement en retraite que sont plantées les chapelles absidales.

Les soubassements des portails d’église sont souvent ornés de bancs moulurés, d’arcatures, de tapisseries en plat relief, de sujets dans des médaillons, etc. Les architectes des XIIe et XIIIe siècles particulièrement se plaisaient à décorer avec grand soin ces parties de l’architecture placées près de l’œil. Pour s’en convaincre, il suffit d’examiner les soubassements des portails des cathédrales de Chartres, de Rouen, de Sens (XIIe siècle) ; ceux des cathédrales de Paris, d’Amiens, de Noyon, de Reims, d’Auxerre (XIIIe siècle) ; de Rouen (de la Calende et des Libraires), de Lyon (XIVe siècle). Quelle que soit d’ailleurs la richesse des décorations adoptées, celles-ci sont toujours soumises à un beau parti général, franc, largement profilé, admirablement mis en proportion, disposé pour faire valoir les parties supérieures et les porter. La richesse de ces soubassements n’est jamais obtenue au détriment de la force, et leurs profils ont une ampleur, souvent une énergie que l’on trouve rarement dans l’architecture antique romaine, mais qui se rapprochent singulière-