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[serrurerie]
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En D, l’œil de la penture est figuré, celui-ci étant double et le scellement portant de même un œil. Un boulon passe à travers ces œils, et forme une sorte de paumelle qui remplace le système de gonds indiqué dans les précédents exemples.

On ne renonçait pas absolument, pendant le XVe siècle, aux fers soudés et étampés dans la fabrication des pentures, car il existe encore bon nombre de ces ouvrages qui, sans atteindre la perfection et l’importance de ceux des XIIe et XIIIe siècles, fournissent des objets de serrurerie fort recommandables.

Si cette penture (fig. 19), dessinée à Thann (Haut-Rhin), est dépourvue de ces embrasses et de ces nerfs rapportés sur les soudures des ouvrages du XIIIe siècle ; si elle est en grande partie obtenue par les moyens de découpage à chaud indiqués figure 16, ses fleurons d’extrémités sont soudés cependant aux tigettes, puis étampés et burinés après l’étampage.

Sa composition, d’ailleurs est gracieuse, et bien entendue pour maintenir ensemble et sur une grande surface les frises du vantail. Le burinage et le découpage, vers le milieu du XVe siècle, prenaient, dans les ouvrages de serrurerie, une importance d’autant plus grande, que le martelage à chaud était plus négligé. Ce qui tend à dire que les outils se perfectionnant, la main de l’ouvrier perdait de son habileté.

L’œuvre de Mathurin Jousse fait assez connaître, cependant, qu’au commencement du XVIIe siècle encore, les maîtres serruriers avaient conservé les traditions de l’art du forgeron ; et les renseignements que