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droite se trouvent sur la verticale. Une figure doit-elle monter (second exemple), l’axe de la figure est vertical, et le talon de la jambe droite relevée se trouve sur la ligne inclinée st, tandis que la ligne du cou est sur la ligne lm ; dans ce mouvement, le torse conserve la verticale. L’exemple troisième fait voir, toujours en conservant le même tracé géométrique, comment une figure peut être soumise à un mouvement violent. Le personnage est tombé : il se soutient sur un genou et sur un bras, de l’autre bras il pare un coup qui lui est porté ; la tête est ramenée sur la verticale. D’ailleurs la figure géométrique engendre ce mouvement, comme les deux premiers.

Voulons-nous précipiter davantage ce dernier mouvement, nous obtenons la figure 76. Maintenant la cuisse gauche sur la ligne af, force nous est, pour trouver la longueur de la jambe gauche (le sol étant horizontal), de ramener le talon en c, ce qui est parfaitement dans le mouvement. Dans ce dernier exemple, la ligne ef est horizontale. Il est clair qu’en adoptant ces méthodes pratiques, tous les membres des figures devaient se développer en géométral, sans raccourcis. Mais c’est que dans la sculpture monumentale, dans les reliefs destinés à être placés loin de l’œil, la vivacité du geste, sa netteté, ne peuvent être obtenues qu’à la condition d’adopter le géométral. Il en est ainsi dans la grande peinture, dans les vitraux. Les Grecs, au commencement de leur plus belle époque, procèdent de la même manière, et les personnages des métopes du Parthénon, des frises du temple de Thésée, sont tracés d’après ce principe.

Examinons les dessins qui décorent les vases grecs, et nous verrons que les artistes de l’antiquité employaient certainement des méthodes analogues à celles que nous présentons ici. Villard de Honnecourt trace des figures avec des mouvements entièrement de profil qui sont obtenus par des procédés géométriques : entre autres, un batteur en grange, dont l’attitude est d’une exactitude parfaite ; un chevalier chargeant, d’un