Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 7.djvu/499

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[profil]
— 496 —

Si, dans les profils romano-grecs, les surfaces planes ont presque totalement disparu entre les membres moulurés, elles n’existent plus dans les profils de Vézelay, ou se réduisent à des filets de quelques millièmes de largeur. C’est qu’en effet, dans une transformation procédant par contraction, les surfaces g, par exemple, devaient être les premières à disparaître ; mais aussi, par cela même que le profil se contracte, l’accentuation prend plus d’importance, et, de fait, les profils français paraissent plus accentués que ceux dont ils sont dérivés. Si l’on trouve des exceptions à cette règle de l’accentuation, c’est au moment où l’architecture romane tend à se transformer de nouveau et à laisser la place au style dit gothique. Alors parfois, comme dans l’exemple C, provenant d’une base des colonnes du sanctuaire de l’église de Vézelay (fin du XIIe siècle), il y a tâtonnement, incertitude. Cet état transitoire ne dure qu’un instant, car dans les constructions de ce sanctuaire, sauf ces bases qui naturellement ont dû être taillées et posées les premières, tous les autres profils accusent un art très-franc et un tracé de profils établi sur des données nouvelles.

Cette transformation par contraction ne cesse de se produire dans le tracé des profils du XIIe siècle à la fin du XIIIe. Ainsi, pour n’en donner ici qu’un exemple bien sensible, voici (fig. 10) le tracé d’un bandeau A très-fréquemment employé dans les édifices du milieu du XIIe siècle, comme l’église de Saint-Denis, la cathédrale de Noyon, l’église Saint-Martin de Laon, etc. Le profil A, pris dans un épannelage abc, se compose