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aspect moins robuste. Le principe de la structure est toujours le même ; mais la rudesse des formes de Notre-Dame de Chartres se fait sentir dans ce détail. Percée aux flancs de Notre-Dame de Paris ou de Notre-Dame de Reims, cette porte ferait tache, tandis qu’elle est ici à sa place, et ne contraste pas avec tout ce qui l’entoure. À voir isolément une de ces portes, on peut donc dire, non-seulement à quelle époque, mais aussi à quel monument elle appartient. Pourrait-on classer d’une manière aussi certaine les divers membres de nos monuments ? Cette unité, si nécessaire dans toute œuvre d’art, est-elle une règle observée de nos jours ?

Si nous abandonnons cet art gothique primitif, et si nous pénétrons dans ses dérivés, vers la seconde moitié du XIIIe siècle, nous pourrons trouver encore bien des exemples de portes à recueillir.

Nous avons vu que certaines provinces, comme le Poitou, la Saintonge, le Limousin, avaient, à l’époque romane, admis les portes sans linteaux ni tympans ; cette tradition est conservée pendant la période gothique dans les mêmes provinces et dans les contrées qui subissent l’influence de ces écoles. C’est ainsi que nous voyons, à l’abbaye de Beaulieu (Tarn-