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montagnes, on a peine à réunir quelques ouvriers capables d’exécuter la bâtisse la plus vulgaire. Mais les provinces du Centre, au XIIe siècle, étaient un foyer d’art, actif, développé, possédaient une école d’architectes qui nous ont laissé de charmantes compositions, des constructions bien entendues, solides et d’un excellent style.

Ces architectes étaient certainement alors des religieux, et leur école suivit la décadence à laquelle ne purent se soustraire les anciens ordres monastiques vers la fin du XIIe siècle.

La salle du premier étage du porche de Châtel-Montagne forme une tribune de laquelle on peut voir ce qui se passe dans la nef, tandis que dans les exemples précédemment donnés, ces salles supérieures sont presque entièrement closes du côté de la nef. À quel usage était destinée cette tribune ? Nous pensons qu’elle donnait, comme les salles fermées, une chapelle spéciale, et qu’un autel était disposé contre la balustrade, car nous voyons encore, sur la tribune de l’église de Montréale, en Bourgogne, un autel de la fin du XIIe siècle ainsi disposé (voy. Tribune ). Mais (au XIIe siècle) les orgues n’étaient pas des instruments d’une assez grande dimension pour occuper ces espaces ; les chantres se tenaient dans le chœur ou sur les jubés, mais non sur des tribunes élevées près