Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 6.djvu/453

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[ogive]
— 450 —

Dans des églises des provinces méridionales, surtout dans le pays basque, nous avons vu souvent, à l’extérieur des absides des églises rurales entourées de leur cimetière, des niches pratiquées sous les appuis des fenêtres et dans lesquelles se trouvent rangés avec soin des crânes recueillis en remuant la terre sainte. Les caveaux pratiqués sous certaines parties des églises servaient quelquefois aussi d’ossuaires.

Le désir d’être enterré le plus près possible des églises, lorsqu’on ne pouvait l’être dans son enceinte même, faisait rapprocher les tombes autour des fondations « sous l’égout du toit. » Des ossuaires étaient donc habituellement disposés entre les contreforts des nefs, comme pour satisfaire au vœu habituel des mourants. C’est ce qui explique pourquoi les galeries de cloître accolées aux églises étaient, du côté opposé à la claire-voie, percées d’enfoncements, de réduits, sortes d’armoires, dans lesquels on rangeait les ossements rendus au jour par la bêche du fossoyeur ; réduits ou armoires dont notre figure 1 donne la disposition. Si on construisait des ossuaires en dehors des églises, on devait en avoir aussi pour l’intérieur, car on n’aurait pas voulu rejeter au dehors des ossements de fidèles