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un niveau plus bas que celui des clefs des arcs ogives, pensaient ainsi faire porter une partie du poids des voûtains ou remplissages triangulaires sur les murs, et ils ne se trompaient pas ; mais ils reconnurent bientôt que cette structure avait des inconvénients : elle tendait à déverser les formerets en dehors. C’était un compromis entre la structure antique et celle nouvellement inaugurée qui devait arrêter quelque temps les développements de l’art du XIIIe siècle ; d’ailleurs, il était plus simple de considérer les arcs réservés de la coupole comme les points résistants, destinés à transmettre les pesanteurs des voûtes, et de maintenir alors solidement la poussée de ces côtes ; c’est ce que l’on fit bientôt : 1o en adoptant l’arc brisé pour les formerets ; 2o en élevant les clefs de ceux-ci au niveau des clefs des arcs ogives, comme l’indique la figure 7 en G.

Les projections des grandes voûtes du chœur de la cathédrale de Paris que nous avons tracées (fig. 6) nous montrent en BDFG une voûte presque carrée, composée de deux arcs ogives BG, DF, de deux arcs doubleaux BD, FG, d’un arc doubleau intermédiaire KI et de quatre formerets BK, KF, DI, IG. Ayant la disposition des voûtes sur plan carré des collatéraux, des points d’appuis en B, K, F, D, I, G d’une part, et la tradition de la coupole de l’autre, les constructeurs, cherchant à conserver de cette coupole deux tranches diagonales BG, DF, sur lesquelles devaient reposer les remplissages ou voûtains, ne pensaient pas que ces diagonales dussent