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[menuiserie]
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indique le mode d’assemblage des montants et traverses du treillis, la section D étant faite sur ab et la section E sur ef. G présente l’assemblage perspectif des traverses et F la section sur le battement. Un clou à tête carrée en pointe de diamant est fiché au milieu de chaque assemblage et dans les traverses et montants entre chacun de ces assemblages.

Ces clous, au droit des joints des planches, ont leurs pointes doubles, rabattues à droite et à gauche, ainsi qu’on le voit en D. Cet ouvrage est solide, puisqu’il est resté en place depuis le XIVe siècle ; mais ce n’est pas là une œuvre de menuiserie comme on en voit à cette époque et même antérieurement dans les provinces du Nord. Les vantaux de cette porte sont serrés au moyen de pentures clouées en dedans, ainsi que l’indique le figuré A. Les planches et le treillis sont en chêne, et le tout est d’ailleurs bien dressé.

La figure 12 nous montre les anciens vantaux de porte de la Sainte-Chapelle haute de Paris. Cet ouvrage de menuiserie datait du milieu du XIIIe siècle comme l’édifice ; il était autrefois décoré de peintures à l’extérieur et à l’intérieur. En A, nous présentons un vantail du côté intérieur ; en B, du côté extérieur. Le système consiste en une membrure fortement assemblée avec deux montants, trois traverses et des décharges destinées à reporter tout le poids de l’huis sur les gonds. Les traverses sont assemblées dans les montants à queue d’hironde, et les décharges, outre des tenons, possèdent des embrévements qui roidissent l’ouvrage. Devant ce bâti sont clouées des frises assemblées à grain