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Les compartiments des claires-voies supérieures engendrés par des triangles équilatéraux se prêtaient parfaitement au système des meneaux disposés par trois travées, assez généralement adopté au XIVe siècle. Puisqu’on décorait les fenêtres par des vitraux, on voulait avoir un motif milieu ; les fenêtres, par deux et quatre travées, étaient moins favorables à la peinture des sujets que la division par trois. Il y avait donc entente entre l’architecte et le peintre verrier. Dans la même église de Saint-Nazaire, les grandes fenêtres orientales du transsept sont, en effet, divisées en trois travées au moyen de deux meneaux ; les compartiments surmontant ces meneaux, bien que variés entre eux ; procèdent tous de combinaisons données par le triangle équilatéral. Voici (8) l’une de ces fenêtres.

Il est entendu qu’à dater du milieu du XIIIe siècle les compartiments des meneaux sont tracés en prenant les axes des colonnettes ou boudins. Soient donc aa′ les axes de ces colonnettes dont la section est donnée en A, avec ses décompositions en membres secondaires et tertiaires ; la ligne b étant l’axe du membre secondaire et celle c l’axe du membre tertiaire. La naissance du formeret étant en B, sur la ligne de base BB′ on élève le triangle équilatéral BB′C. Les points BB′ sont les centres des arcs principaux BC, B′C. Du même point B′ et du point D, prenant BD comme rayon, nous décrivons les deux arcs B′e, De ; du point e comme centre, nous décrivons le troisième arc DB′, mais en diminuant le rayon de la distance qu’il y a entre les deux axes A et b. Il est clair que le centre e se trouve sur le côté B′C du grand triangle équilatéral. Prenant les points e et C comme centres, nous traçons le triangle équilatéral curviligne supérieur. Du point f de rencontre de l’arc de base avec l’axe de la fenêtre et prenant toujours la distance aa′ comme rayon, nous obtenons les points de rencontre g qui sont les centres de l’arc brisé milieu fg. Ce sont là les axes des membres principaux du compartiment, ceux dont la section est la plus forte, celle A. Il s’agit maintenant de tracer les compartiments dont la section est donnée sur l’axe b secondaire. Prenant les points Ce comme centres, et ayant divisé l’arc Ce en deux parties égales, les longueurs ei, Ci, nous donnent les rayons des trois arcs formant le triangle curviligne concave à l’intérieur du triangle curviligne convexe supérieur. Ayant élevé les deux verticales ll′ à une distance des axes aa′ égale à la distance existant entre le grand axe A et l’axe secondaire b, du point n, prenant la distance ll′ comme rayon, nous obtenons les points oo′ qui sont les centres des arcs inférieurs on, o′n. Toujours en observant la distance entre les deux axes A et b de la section, nous traçons le trèfle milieu dont les centres sont posés aux angles d’un triangle équilatéral ; puis, sur la ligne de niveau oo′ prolongée, nous élevons l’arc brisé central inférieur tangent aux lobes du trèfle. Tous ces membres appartiennent à la section secondaire dont l’axe est en b. Les redents, les petits trèfles et les subdivisions tracées en P appartiennent à la section tertiaire c. En R est représentée la moitié des meneaux avec tous leurs membres, suivant