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C′ ; en D, le gousset du limon de départ ; en EE′, le limon d’arrivée ; en FF′, le limon de départ avec son tenon ; en G, la dernière marche faisant marche palière ; en H, la première marche de départ posant sur la marche palière avec son tenon I s’assemblant dans le poteau ; en K, la partie de la marche palière vue en coupe entre les deux poteaux. Cette marche palière, assemblée à mi-bois dans le poteau et reposant en partie sur la poutrelle C, est fortement serrée dans son assemblage au moyen d’un boulon qui vient prendre le gousset D. Les poteaux ont 0,18  c. sur 0, 20 posés de champ dans le sens de l’emmarchement. Le gousset D et les limons EE′, FF′ ne sont pas assemblés dans les milieux des poteaux ; ces limons portent 0,15  c. d’épaisseur, et affleurent le nu extérieur des poteaux (voir le plan). Voyons les divers assemblages pratiqués dans le poteau, tracés dans le détail perspectif O. En N est le renfort destiné à recevoir la poutrelle de buttée C ; en P, les deux mortaises et l’embrévement d’assemblage de cette poutrelle ; en R, l’entaille dans laquelle se loge la marche palière avec le trou S du boulon ; en T, le gousset. Le tracé perspectif Q nous montre la marche palière du côté de ses entailles entrant dans celles R des poteaux. La dernière marche d’arrivée est figurée en U ; la première marche de départ en V avec son embrévement et son tenon X ; on voit en Y le trou de passage du boulon. Ce système d’escaliers à rampes droites avec paliers persista jusqu’au XVIIe siècle ; il était fort solide, ne pouvait se déformer comme la plupart de nos escaliers, dont les limons attachés seulement aux marches palières finissent toujours par fléchir. C’est de la véritable charpente dont tous les assemblages sont visibles, solides, et composent seuls la décoration. Rien ne s’opposait d’ailleurs à ce qu’on couvrît ces poteaux, ces limons, ces liens, ces balustrades, de sculptures et de peintures ; aussi le faisait-on souvent.

On faisait en bois des escaliers à vis aussi bien qu’en pierre. Les plus anciens étaient construits de la même manière, c’est-à-dire que les marches étaient pleines, superposées, et portaient noyau. On en façonnait à doubles limons qui pouvaient posséder deux rampes, ainsi que nous l’avons dit plus haut, c’est-à-dire (29) qu’en entrant indifféremment par