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[construction]
[voûtes]
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sur les sommiers des deux voûtes, nous réduisons les poussées obliques en une pesanteur verticale, nous en prévenons les effets, elles n’agissent pas. C’est ce que nous appelons la méthode préventive.

Il y a donc ceci de très-subtil dans ces constructions : 1o que l’arc-boutant est simplement un obstacle opposé, non point aux pressions obliques, mais à leurs effets, si l’équilibre venait à se déranger ; 2o qu’il permet au constructeur de profiter de ces pressions obliques dans son système général, sans craindre de voir l’économie de ce système dérangée par un commencement d’action en dehors de l’équilibre. Mais toute l’attention des constructeurs, par cela même, se porte sur la parfaite stabilité des contre-forts recevant les poussées des arcs-boutants, car l’équilibre des forces des diverses parties de l’édifice dépend de la stabilité des culées extérieures. Cependant les architectes ne veulent ou ne peuvent souvent donner à ces culées une épaisseur suffisante en raison de leur hauteur ; il faut donc les rendre fixes par des moyens factices. Nous avons un exemple de l’emploi de ces moyens dans l’église même de Saint-Remy de Reims, plus franchement accusé encore dans le chœur de l’église de Notre-Dame de Châlons, auquel nous revenons.

Nous présentons d’abord (41) le plan d’une travée de cette abside, en A