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[cul-de-lampe]
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de la Bourgogne. Il n’est guère possible de combiner d’une façon plus simple et plus gracieuse en même temps un support destiné à porter trois colonnettes en encorbellement.


Ce buste d’ange qui sort de la muraille semble s’accouder sur l’assise qui lui sert de ligne de départ ; par sa pose naturelle, il paraît porter sans efforts les trois fûts si bien plantés sur sa tête et ses deux ailes.

La Bourgogne nous surprend par la hardiesse de ses conceptions ; sa sculpture plantureuse, abondante, large, taillée dans des pierres fermes par des mains habiles et sûres, nous séduit ; jamais son école n’atteint cette pureté de style et cette délicatesse de goût que nous trouvons dans le domaine royal, la Champagne et le Beauvoisis, dès le XIIe siècle.

Quelquefois les culs-de-lampe affectent la forme d’un simple chapiteau sans colonne ; ce chapiteau est engagé dans le mur, et, à la place de l’astragale, le sculpteur a taillé un bouquet de feuilles. On voit de beaux culs-de-lampe de ce genre portant l’arcature basse du collatéral du chœur de la cathédrale d’Auxerre ; mais ceux-ci n’ont pas la largeur d’exécution