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[construction]
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hauteur entre l’intrados et l’extrados ; nous pouvons alors, dans le carré F′I′K′G, tracer le profil convenable : c’est le lit inférieur du sommier. Ou la colonne portant le formeret s’élève au-dessus du niveau de ce lit, ainsi qu’il est indiqué en L, ou le formeret, comme il arrive quelquefois[1], prend naissance sur le chapiteau portant l’arc doubleau ; et alors, de l’axe DE portant 0,40 c. sur la ligne AB qui nous donne le point M, nous inscrivons le profil du formeret dans le parallélogramme EONM. Il est entendu que cet arc formeret pénètre dans le mur de quelques centimètres. Le lit inférieur du sommier étant ainsi trouvé, il s’agit de tracer le tailloir du chapiteau, dont le profil doit former saillie autour des retombées d’arcs. Si le formeret est porté sur une colonnette montant jusqu’à sa naissance, ainsi qu’il est marqué en L, le tailloir PRS retourne carrément mourir contre la colonnette L du formeret. Si, au contraire, le profil du formeret descend jusque sur le chapiteau de l’arc doubleau, le tailloir prend sur plan horizontal la figure PTVX. Pour tracer la colonne sous le chapiteau, dans le premier cas, du sommet de l’angle droit R du tailloir, nous tirons une ligne à 45 degrés ; cette ligne vient rencontrer l’axe DE en un point O, qui est le centre de la colonne, à laquelle on donne un diamètre tel que la saillie du tailloir sur le nu de cette colonne devra être plus forte que le rayon de la colonne. Il reste alors, entre la colonne et le nu AB du mur, un vide que l’on remplit par un pilastre masqué par cette colonne et la colonnette du formeret. Pour tracer la colonne sous le chapiteau, dans le second cas, nous prenons un centre Y sur l’axe DE, de façon à ce que la saillie du tailloir sur le nu de la colonne soit plus forte que son demi-diamètre ; alors le chapiteau forme corbeille ou cul-de-lampe, et se trouve plus évasé sous le formeret que sous la face de l’arc doubleau.

Prenons maintenant sur la fig. 27 la naissance A de deux formerets, de deux arcs ogives et d’un arc doubleau. Soit AB (28 bis) le nu du mur, CD la directrice de l’arc doubleau, DE la directrice de l’arc ogive ; nous traçons la saillie du formeret comme ci-dessus. Les arcs ogives commandent l’arc doubleau. De chaque côté de la ligne DE, nous portons 0,20 c., et nous tirons les deux parallèles FG, HI, qui nous donnent la largeur de l’arc ogive. Du point H, rencontre de la ligne HI avec l’axe CD sur cette ligne HI, nous prenons 0,45 c., c’est-à-dire un peu plus que la hauteur des claveaux de l’arc-ogive, et nous tirons la perpendiculaire IG, qui nous donne la face de l’arc ogive. Dans le parallélogramme FGIH, nous traçons le profil convenable. Des deux côtés de l’axe CD, prenant de même 0,20 c., nous tirons les deux parallèles KL, MN. Du point H, portant 0.40 c. sur l’axe CD de H en C′, nous tirons une perpendiculaire LN à cet axe, qui nous donne la face de l’arc doubleau ; nous inscrivons son profil. En P, nous supposons que la colonne portant formeret dépasse la naissance des arcs ogives et doubleaux ; en R, nous admettons,

  1. Église de Nesle (Oise).