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[crochet]
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rance de végétation très-remarquable (9 et 9 bis)[1].


L’école normande et anglo-normande renchérit encore peut-être sur l’école bourguignonne : elle exagère l’ornementation du crochet, comme elle exagère tous les détails de l’architecture gothique arrivée à son développement ; mais, moins scrupuleuse dans son imitation de la flore, elle ne sait pas conserver dans la sculpture d’ornement cette verve et cette variété qui charment dans la sculpture bourguignonne. Tous les crochets anglo-normands du milieu du XIIIe siècle se ressemblent ; malgré les efforts des sculpteurs pour leur donner du relief, un modelé surprenant, ils paraissent confus et, à distance, ne produisent aucun effet, à cause du défaut de masses des têtes trop refouillées et de l’extrême maigreur des tiges. Nous donnons (9 ter) un de ces crochets anglo-normands provenant de la cathédrale de Lincoln.

Cependant, peu à peu, les têtes de crochets tendaient à se modifier ; ces feuilles, de recourbées, d’enveloppées qu’elles étaient d’abord dans une masse uniforme, se redressaient, poussaient pour ainsi dire, s’éten-

  1. Des façades des églises de Vézelay et de Saint-Père-sous-Vézelay.