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observé, tenant à cette tigelle (2) ; ce qui donne une grâce et une fermeté particulières à cette sorte d’ornementation.

À la fin du XIIe siècle, les crochets prennent souvent, dans les chapiteaux, la place importante : ils soutiennent les angles du tailloir ; ils font saillie sur la partie moyenne de la corbeille ; ils se divisent en folioles, découpées, se contournent et s’enroulent comme le fait un bourgeon commençant à se développer. Il est évident qu’alors les sculpteurs ont abandonné les dernières traditions de la sculpture antique, et qu’ils s’inspirent des végétaux, dont ils observent avec un soin minutieux les développements, les allures, la physionomie, sans toutefois s’astreindre à une imitation servile.

Nous donnons (3) plusieurs de ces crochets en bourgeons déjà développés, de la fin du XIIe siècle : celui A provient de la sacristie de l’église de Vézelay ; celui B, du chœur de la même église ; celui C, de la porte de l’église de : Montréal (Yonne) ; celui D, du chœur de l’église d’Eu, et celui E, du chœur de la cathédrale de Soissons. Tous ces crochets tiennent à des chapiteaux, et c’est à dater de cette époque que cet ornement se retrouve, presque sans exception, autour de leurs corbeilles. Quand les piles sont composées de faisceaux de colonnes laissant entre elles un intervalle de quelques centimètres, souvent une tête de crochet est placée