Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 4.djvu/401

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[crête]
— 398 —

combinaison d’armatures en fer simple et solide à la fois ; si ces armatures faisaient défaut, les plombs, repoussés et abandonnés à leur propre poids, ne tardaient guère à s’affaisser. Les crêtes antérieures au XVe siècle n’ont probablement pas duré longtemps ; il faut croire que les armatures destinées à les maintenir étaient insuffisantes ou posées avec peu de soin. Frappés des inconvénients attachés au système adopté depuis le XIIe siècle, les architectes du XVe siècle composèrent toutes leurs crêtes comme des balustrades, c’est-à-dire avec une tringle de fer horizontale, servant de couronnement au dessin choisi. C’est ainsi que sont composées les crêtes du comble de la Sainte-Chapelle de Paris réparé sous Charles VII, du faîtage de la tour Saint-Romain dépendant de la cathédrale de Rouen (8) ;


plusieurs de celles de l’ancienne abbaye de Saint-Ouen de la même ville, celle du château de Meillant, etc. Ces dernières compositions de crêtes forment de véritables treillis de fer forgé, revêtus d’ornements de plomb repoussé ou fondu ; mais ces dessins sont loin d’avoir l’ampleur et la fermeté qu’exigent des décorations posées à une grande hauteur et se détachant sur le ciel ; ils sont grêles, fournis de détails trop petits d’échelle et perdus à la distance où on les peut voir. Les crêtes de cette époque