Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 4.djvu/399

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[crête]
— 396 —

qu’elles doivent occuper, le plus ou moins de développement de l’ornement devant influer sur sa composition. Si la crête ne se développe que sur une longueur de quelques mètres, il faudra choisir, comme pour les balustrades, un dessin serré, dans lequel les ornements se rapprochent de la verticale ; si, au contraire, la crête occupe un long faîtage, il sera nécessaire d’élargir la composition du dessin.

Les crêtes en métal qui existaient sur les combles couverts en plomb ou en ardoises étaient, au XIIe siècle (autant qu’on en peut juger par l’examen des bas-reliefs), absolument pareilles, comme style, à celles qui décorent les châsses de cette époque ; elles paraissent avoir pris, comme dimension et richesse, une grande importance vers la fin de ce siècle. Inutile d’insister sur la composition des dessins, qui se conformait au goût parfait de ce temps. Nous donnons (6) une de ces crêtes.

Vers le milieu du XIIIe siècle, les crêtes en métal se transforment comme toute l’ornementation monumentale. On abandonne les dernières traditions des dessins venus d’Orient pour adopter la flore indigène (7). Ces crêtes en plomb étaient généralement assez hautes, proportionnées, d’ailleurs, à la dimension des combles ; pour un comble de 12m,00 de hauteur, une crête ne peut avoir moins de 1m,00 au-dessus du faîtage.