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[contre-fort]
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se retraiter à chaque étage, il arrivait que, plantant leurs contre-forts à rez-de-chaussée, ainsi que l’indique la fig. 11,


ils ne savaient comment relier la tête de ces contre-forts avec le point B, angle de l’étage supérieur de la tour ; il leur fallait élever les parements EF de ces contre-forts verticalement et retraiter les parements GH pour atteindre ce point B, ce qui produisait un mauvais effet, les contre-forts paraissant s’élever de travers, ainsi que le démontre la fig. 10. Pour éviter ce défaut, le moyen était bien simple ; aussi, après quelques tâtonnements, fut-il employé : c’était (11 bis) d’élever les contre-forts au droit des parements intérieur et extérieur de l’étage supérieur ABC, et de laisser ressortir dans l’angle K les empattements des étages inférieurs des murs. Cette méthode fut, depuis lors, invariablement suivie par les constructeurs gothiques.

Sur les parois de l’église de Saint-Martin de Laon, citée plus haut, et dont la construction date du milieu du XIIe siècle, on voit déjà des contre-forts composés avec art et se reliant bien à la bâtisse. Le pignon du transsept méridional de cette église possède des contre-forts d’angle qui se retraitent adroitement, et un contre-fort posé dans l’axe sous la rose,