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[civile]
[construction]
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consistant à employer des forces agissantes au lieu de forces passives ; car un encorbellement est une bascule qui demande un contre-poids pour conserver la fonction qu’on prétend lui donner. Les encorbellements ont l’avantage de ne pas produire des poussées, toujours difficiles à maintenir dans des constructions composées, comme toute habitation, de murs peu épais se coupant irrégulièrement, suivant la destination des pièces. Ils prennent moins de hauteur que les arcs, ou peuvent neutraliser leur poussée en avançant les sommiers en dehors des parements des murs, ce qu’il est facile de démontrer.

Soit AB (132) l’ouverture d’une salle dont le plancher sera supporté par des arcs, ainsi que le font voir les fig. 128 et 129 ; AC, BD, l’épaisseur des murs ; CE, la hauteur entre planchers. Si nous bandons des arcs GF venant pénétrer dans les murs, en admettant même que nous ayons une forte charge en K, il y a lieu de croire que nous exercerons une telle poussée de G en H que le mur bouclera en dehors, car la résistance de frottement du lit GH ne sera pas suffisante pour empêcher un glissement ;