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[construction]
[voûtes]
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en K. En examinant le quart de voûte OMPI, on reconnaît que sa surface intérieure était bien près déjà, par suite de la disposition des rangs de moellons de remplissage, de donner une portion de cône curviligne concave. Une fois sur cette voie, les constructeurs anglo-normands ne songèrent plus à la voûte française : ils développèrent franchement le principe qu’ils n’avaient admis peut-être, dans l’origine, qu’à leur insu ; ils ne virent dans la voûte gothique qu’un réseau d’arcs s’entrecroisant, se contre-étayant réciproquement, et soutenant des remplissages ne donnant plus chacun que des surfaces à peine concaves.

Au milieu du XIIIe siècle déjà, ils élevaient le chœur de la cathédrale d’Ély, dont les voûtes hautes donnent la projection horizontale (70) et la coupe CD faite suivant C′D′. Se fiant sur la force de ces arcs croisés et contre-étayés, ils n’hésitèrent pas à élever les clefs C′D′ des formerets EF au-dessus des clefs G, afin de prendre des jours très-hauts, comme l’indique la coupe CD. Mais l’apparence de ces voûtes, à l’intérieur, est autre que celle des voûtes françaises. Voici la vue perspective d’une naissance