Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 4.djvu/108

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[voûtes]
[construction]
— 105 —

des plans verticaux dans lesquels doivent passer les coupes d’intrados des douelles de remplissage. Ceci obtenu, l’arc doubleau principal commande le nombre des douelles des voûtes fermant les triangles ECJ. L’étalon XX′ diviseur nous donnant sur l’extrados de l’arc doubleau principal rabattu en EG six divisions de douelles, nous marquons les points UVZ, etc., et, opérant comme ci-dessus, nous obtenons, sur la ligne de projection horizontale EJ de cet arc doubleau, les points U′V′Z′. Divisant de même l’extrados de l’arc ogive en six parties et projetant ces divisions sur la ligne de plan EC, nous obtenons les points Y Y′Y″, etc. Nous réunissons alors le point U′ au point Y, le point V′ au point Y′, etc., et nous avons la projection horizontale des plans verticaux dans lesquels doivent passer les coupes d’intrados des douelles de remplissage. Cette épure ne se fait pas sur le chantier. Après avoir divisé l’extrados des arcs formerets et des arcs doubleaux principaux qui commandent, suivant le nombre de douelles donné par la largeur du moellon, on divise en nombres égaux l’extrados des arcs ogives, comme nous venons de le démontrer, et l’on procède de suite à la construction des voûtes sans couchis : c’est la méthode employée qui donne en projection horizontale les lignes N′O′M′P′L′Q′, etc., U′Y, V′Y′, etc., que nous avons tracées sur notre épure.

Voici en quoi consiste cette méthode. Le constructeur dit, par exemple : la ligne CK, réunissant la clef des arcs ogives à la clef des formerets, aura 0,50 c. de flèche ; le maçon, habitué à faire ces sortes de voûtes, n’a pas besoin d’en savoir davantage pour construire, sans épure, tout le triangle de remplissage ACD. Il lui suffit de prendre la longueur CK ou CJ, de la tracer en C′K′ sur une planche (56), d’élever au milieu de cette ligne une perpendiculaire ab ayant 0,50 c., et de faire passer un arc par les trois points C′bK′. Avec cette courbe tracée à côté de lui, il monte au moins un tiers de chacun des côtés de son remplissage comme un mur. Il lui suffit de prendre, avec une ficelle, la longueur de chaque rang de moellon, de porter cette longueur sur l’arc C′bK′ et de voir ce que cette corde donne de flèche à la portion d’arc ainsi coupée ; cette flèche est celle qu’il doit prendre pour le rang de moellon à fermer. Le premier tiers des remplissages se rapproche tellement d’un plan vertical, que les moellons tiennent d’eux-mêmes sur leurs lits, à mesure que le maçon les pose, ainsi que le