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[cloître]
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bases sont en marbre, n’ont que 0,11 c. de diamètre (il faut dire que le marbre n’est pas, dans cette contrée, une matière rare) ; elles posent sur une seule assise continue et si basse qu’on ne peut guère la considérer comme un bahut.


Les chapiteaux, très-évasés, sont en pierre ainsi que les archivoltes, les murs au-dessus en maçonnerie. Un plancher couvre cette galerie. Au-dessus, le mur forme un appui sur lequel sont posées des piles en brique dans les angles et sur les milieux de deux des côtés du cloître ; puis des poteaux à huit pans en bois avec base et chapiteau pris dans la masse, portant de longs poitrails posés de champ, sur lesquels sont fixés les chevrons dont la saillie abrite toute la construction[1]. On n’oserait aujourd’hui exécuter une bâtisse aussi légère, qui doit sa solidité à l’extrême simplicité des moyens employés.

Revenons maintenant aux cloîtres de l’époque gothique ; après tout, les cloîtres romans n’offrent que peu de variétés, et ce que nous en avons donné suffit pour se faire une idée passablement complète de ces sortes de constructions. Il n’en est pas de même des cloîtres élevés pendant la période gothique, surtout au moment où cet art commence à se développer. Le programme d’un cloître était, pour les architectes du XIIIe siècle, un thème précieux dont ils devaient tirer un grand parti. L’orientation, la disposition d’un cloître relativement à ses annexes, les besoins particuliers à telle communauté, la nature des matériaux, la nécessité de clore telle partie, de laisser l’autre ouverte, les écoulements d’eau pluviale, les

  1. M. Ruprich Robert a bien voulu nous confier les études qu’il a faites sur ce cloître ; elles nous ont servi à donner ces figures.