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moyenne de la corbeille, on posa un rang inférieur de feuilles ou crochets issant entre les tiges des crochets supérieurs à l’aplomb des quatre grandes faces du tailloir octogonal.

Le chapiteau que voici (43), l’un de ceux qui supportent les voûtes du réfectoire de Saint-Martin-des-Champs à Paris (1220 environ), explique ce premier pas vers le chapiteau à tailloir octogonal du milieu du XIIIe siècle. La transition est évidente dans les exemples tirés de Saint-Martin-des-Champs ; quelques-uns ont déjà des corbeilles à bord supérieur mouluré, comme l’indique la fig. 40 ; d’autres, comme celui donné fig. 43, ont aussi une corbeille, mais sans bord supérieur, et dont la courbe vient se perdre sous le biseau du tailloir. Dès que la corbeille est bien distincte du tailloir, son galbe est tracé de façon à prolonger à peu près jusqu’aux deux tiers de sa hauteur le fût de la colonne, au-dessus de l’astragale ; tandis que, pendant la période romane, et même encore à la fin du XIIe siècle, la corbeille commence à s’évaser tout de suite en sortant de l’astragale, ou quelque peu au-dessus d’elle. Il faut observer même, qu’au commencement du XIIIe siècle, la corbeille du chapiteau est légèrement étranglée au-dessus d’un filet qui surmonte l’astragale ; cette forme est indiquée dans le chapiteau qu’on voit ici.

Dans la fig. 38, nous avons laissé les crochets et folioles qui entourent la corbeille du chapiteau à l’état de bourgeons à peine développés ; nous les