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l’on ne saurait trop remarquer dans la structure de la cathédrale de Reims, c’est la méthode, la régularité de toutes les parties. Le tracé de ces sommiers d’arcs est très-savant, et nous avons l’occasion d’y revenir aux mots Construction, Sommier, Voûte.

Il nous suffira de faire observer ici que la disposition du groupe de chapiteaux, n’ayant pour eux tous qu’un seul tailloir, se soumettant déjà au nombre des arcs principaux et à leur section, est un acheminement vers les chapiteaux isolés appartenant à chaque colonne. La transition est encore plus sensible dans la disposition des chapiteaux du tour du chœur de la cathédrale d’Amiens (1240 environ). Leurs tailloirs prennent des formes rectangulaires qui, non-seulement se modèlent exactement sur la trace du lit inférieur du sommier, mais encore accusent chacun des arcs des voûtes. Ainsi (35) : soit la ligne ponctuée la section horizontale du pilier ; en A est la colonnette qui monte jusqu’aux voûtes hautes, le tailloir ne fait que la pourtourner comme une bague sans chapiteau ; en B les archivoltes et leurs doubles claveaux C ; en D l’arc doubleau du collatéral, et en E les arcs ogives. On voit que chacun de ces arcs porte sur une portion du tailloir qui lui appartient en propre ; ce n’est plus un tailloir commun pour plusieurs arcs. En élévation perspective du côté du collatéral, ces chapiteaux affectent la disposition donnée par la fig. 36. Si la naissance du chapiteau est composée comme celle des chapiteaux des piliers du chœur de la cathédrale d’Auxerre, son tailloir se découpe, se sépare en autant de membres qu’il y