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pentes formant pavillons pyramidaux isolés, revêtues de plomb. Entre ces pavillons et l’appentis recouvrant le bas-côté, est un beau chéneau de pierre posé sur les arcs doubleaux d’entrée des chapelles, et rejetant les eaux à travers les gros contreforts séparatifs, par des canaux dans lesquels un homme peut entrer debout, et des gargouilles. Ce canal principal est coupé en croix par un autre canal d’égale hauteur, recevant les eaux des chéneaux posés sur la corniche du couronnement des chapelles.

Malgré que les chapelles absidales de la cathédrale de Reims soient fort bien composées, elles n’ont pas encore complétement abandonné les traditions romanes ; on en retrouve la trace dans le soubassement circulaire, dans les piles saillantes à l’intérieur, dans ce bandeau horizontal qui, couronnant l’arcature, coupe les colonnettes, et dans la construction qui est quelque peu lourde. Si nous voulons voir des chapelles absidales de l’époque ogivale arrivées à leur complet développement, il faut nous transporter dans la cathédrale d’Amiens ; celles-ci sont d’autant plus intéressantes à étudier qu’elles ont servi de type à toutes les constructions élevées depuis lors, entre autres pour les chapelles des cathédrales de Beauvais, de Cologne, de Nevers, de Séez, et, plus tard, de Clermont, de Limoges, de Narbonne, de l’église de Saint-Ouen de Rouen, etc. Les chapelles absidales de la cathédrale d’Amiens sont hautes, largement ouvertes et éclairées ; leur construction ne comporte exactement que le volume de matériaux nécessaires à leur stabilité ; elles sont aussi simplement conçues qu’élégantes d’aspect.


Nous donnons (38) le plan d’une de ces chapelles pris au niveau des