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Suivant le mode de construction adopté en Champagne, les piles forment saillie à l’intérieur, de façon à diminuer à l’extérieur la saillie des contre-forts ; ces piles, isolées de la muraille jusqu’à quatre mètres du sol, donnent un étroit bas-côté autour de la chapelle et produisent un charmant effet. Les murs sont décorés par une arcature posée sur un banc continu, et les fenêtres ouvertes au-dessus de cette arcature sont sans meneaux.

Voici (12) la coupe de ce petit édifice, d’une bonne exécution, et qui, malgré les plus regrettables mutilations, passe avec raison pour un chef-d’œuvre ; on y trouve, en effet, toutes les qualités à la fois gracieuses et solides de la bonne architecture champenoise, et, à côté de Notre-Dame de Reims, la chapelle de l’archevêché paraît encore une des meilleures conceptions du XIIIe siècle.

Pendant l’époque romane, les chapelles de châteaux ou d’évêchés sont généralement d’une grande simplicité, comprenant une nef courte avec une abside ; quelquefois de petits bras de croix formant deux réduits pour le châtelain et sa famille, des bas-côtés étroits accompagnent la nef, et deux absidioles flanquent l’abside centrale. Telle était la chapelle du château de Montargis (voy. Château).

Certains châteaux d’une grande importance possédaient deux chapelles ; l’une située dans la basse-cour pour les gens de service et la garnison, l’autre au milieu des bâtiments d’habitation intérieurs pour le seigneur du lieu. Cette disposition existait à Coucy, ainsi que le fait voir le plan de