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beaucoup plus rigides, et arrêtait les effets de l’oscillation sur les tenons et mortaises. En effet, lorsque les étages des pans de bois des beffrois se composaient seulement du poinçon central E, des deux poteaux corniers F et des deux arbalétriers A B, la cloche étant en branle et dans la position indiquée par la fig. 3, l’assemblage D était refoulé et l’assemblage C arraché ; il en résultait que le chapeau K faisait bientôt un mouvement de va-et-vient fort dangereux de L en M.

L’adjonction des deux pièces G H arrêta ce mouvement en reportant toujours le poids de la cloche, quelle que fût sa position, sur la verticale E. Partant de ce principe, les charpentiers composèrent les pans de bois des beffrois de grillages en lozange d’une grande résistance (4), moisés en X par des moises doubles avec clefs pour éviter la poussée des pièces P P sur les poteaux corniers.


L’oscillation des beffrois fut très-réduite par cette combinaison. Mais le mouvement des grosses cloches est tellement puissant que ces pans de bois rendus rigides, entraînés tout d’une pièce, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, avaient pour effet, à la longue, de faire pivoter l’ensemble de la charpente de façon à placer l’enrayure basse et l’enrayure haute sur deux plans non parallèles,