Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 2.djvu/181

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[bas]
— 178 —

seule devait être réservée pour battre la campagne au loin.

Les bastions de la ville de Langres ne sont pas élevés en terre ;

ce sont encore en réalité des tours en maçonnerie d’un fort diamètre, et dont les murs sont assez épais pour résister au boulet. La vue extérieure (4) du bastion dont nous venons de donner les plans et la coupe, a conservé l’apparence d’une tour du moyen âge, si ce n’est que cet ouvrage est bas eu égard à son diamètre, et que les parements sont dressés en talus pour mieux résister aux boulets de fer. Les gargouilles qui garnissent le pourtour de l’ouvrage démontrent bien clairement qu’il n’était point autrefois couvert par un comble, mais par une plate-forme. Ce bastion fut d’ailleurs remanié peu de temps après sa construction première, et exhaussé ; à l’intérieur les voûtes indiquent un changement, et les deux rangs superposés des gargouilles (fig. 4) ne peuvent faire douter que la plate-forme n’ait été surélevée.


Les premiers bastions circulaires n’étaient pas toujours cependant dépourvus de combles, sans parler des grosses tours rondes de la ville de Nuremberg bâties par Albert Durer (voy. Tour), qui peuvent passer pour