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d’arbre coupé, sans feuilles. Lorsque des feuilles sont posées sur le champ, on en indique le nombre et l’espèce.

Il en est de même pour les fruits. Les noisettes dans leur enveloppe sont dites, en blason, coquerelles. Les fleurs se désignent par le nombre de leurs feuilles, trèfle, quarte-feuilles, quinte-feuilles. Toutes sortes de fleurs sont employées dans les armoiries ; cependant on ne rencontre guère avant le XVe siècle que les roses, le pavot, le trèfle, les quarte et quinte-feuilles et la fleur de lis[1]. En désignant l’espèce et le nombre des fleurs ou fruits dans l’écu, on doit également indiquer s’ils sont accompagnés de feuilles, on les dit alors feuillés ; s’ils pendent à une branche, on les dit soutenus. Les fruits que l’on rencontre le plus souvent dans les anciennes armoiries sont : les pommes, les pommes de pin, les raisins, les glands, les coquerelles. Les quarte et quinte-feuilles sont percées par le milieu d’un trou rond, qui laisse voir le champ de l’écu. La rose se dit boutonnée lorsque son cœur n’est pas du même émail que la fleur. Parmi les astres, ceux qui sont le plus anciennement employés sont le soleil, les étoiles et le croissant ; le soleil est toujours or. Quand il est de couleur, il prend le nom d’ombre de soleil. La position du croissant est d’être montant, c’est-à-dire que ses cornes sont tournées vers le chef de l’écu. Quand ses cornes regardent la pointe de l’écu, on le dit versé ; tourné lorsqu’elles regardent le flanc dextre ; contourné si elles regardent le flanc sénestre. On dit encore des croissants en nombre, et suivant leur position, qu’ils sont tournés en bande, adossés, appointés, affrontés, mal ordonnés. L’étoile est ordinairement de cinq pointes ; s’il y en a davantage, il faut le spécifier en blasonnant. X porte : de gueules à trois étoiles de huit raies d’or, 2 et 1. L’arc-en-ciel se peint toujours au naturel, en fasce, légèrement cintré.

Les éléments, qui sont le feu, la terre et l’eau, se présentent sous diverses formes : le feu est flamme, flambeau allumé, brandons, charbons ardents ; la terre est figurée sous forme de monts, roches, terrasses ; l’eau sous forme d’ondes, de sources, de rivières.

Les figures artificielles qui entrent dans les armoiries sont : 1o les instruments de cérémonies sacrées ou profanes ; 2o les vêtements ou ustensiles vulgaires ; 3o les armes de guerre, de chasse ; 4o les bâtiments, tours, villes, châteaux, ponts, portes, gallées, naves ou nefs (galères et navires), etc. ; 5o les instruments des arts ou des métiers. Il est nécessaire, suivant la méthode ordinaire, de désigner ces différents objets par leurs noms en blasonnant, de marquer leur situation, leur nombre et les émaux des différents attributs qu’ils peuvent recevoir. Du Lis (113) porte : d’azur à une épée d’argent en pal la pointe en haut, surmontée d’une couronne et accostée de deux fleurs de lis de même.

Parmi les armes le plus ordinairement figurées dans les anciennes armoiries, on distingue les épées, les badelaires (épées courtes, larges et

  1. Voyez le mot Fleur de Lys.