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courtines lorsque celles-ci étaient détruites et que l’assiégeant tentait le passage du fossé pour s’emparer de la brèche.

Afin d’obtenir ce résultat, les ingénieurs du XVIe siècle donnèrent, ainsi que nous l’avons vu déjà, une forte saillie aux bastions ronds sur les courtines, de manière à former un rentrant dans lequel on ménageait des embrasures de canon (69)[1]. Mais

  1. Della Cosmog. universale, Sebast. Munstero, 1558, petit in-folio. Sito et fig. di Francofordia città, come è nel anno 1546. Le bastion figuré dans cette vue commande la rivière (le Mein) et tout un front des remparts de la ville. Cet angle fortifié est fort intéressant à étudier, et la gravure que nous avons copiée, en cherchant à la rendre plus claire, indique les diverses modifications et améliorations apportées à la défense des places pendant le XVIe siècle. On a conservé, au centre du bastion neuf, l’ancienne tour du coin qui sert de tour de guet ; cette tour est évidemment exhaussée d’un étage au XVIe siècle. Le bastion est muni de deux étages de batteries ; celle inférieure est couverte et masquée par la contrescarpe du fossé fait comme un mur de contre-garde. Cette batterie couverte ne pouvait servir qu’au moment où l’assiégeant débouchait dans le fossé. Le rentrant A qui contient une batterie casematée est protégé par la saillie du bastion et par un mur B, et commande la rivière. Des évents C permettent à la fumée de la batterie couverte de s’échapper. Au delà du ponceau est un rempart élevé en avant des vieilles murailles