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par quelques ouvrages de médiocre importance ; on retrouvait l’architecture monacale sous cette enveloppe militaire ; d’ailleurs, dépourvus originairement de moyens de défense, ils ne se fortifiaient que successivement et suivant qu’ils s’assimilaient plus ou moins aux seigneuries féodales.

Voici l’abbaye de Saint-Allyre à Clermont, en Auvergne, dont la vue cavalière donne une idée de ces agglomérations de constructions moitié monastiques, moitié militaires (23)[1]. Bâtie dans un vallon, elle ne pouvait résister à un siège en règle, mais elle était assez bien munie de murailles et de tours pour soutenir l’attaque d’un corps de partisans.

A est la porte du monastère défendue par une tour, à côté V les écuries destinées aux montures des hôtes ; B une première cour qui n’est point défendue par des murs crénelés, mais seulement entourée de bâtiments formant une clôture et ne prenant leurs jours qu’à l’intérieur. B’ une seconde porte crénelée, qui conduit dans une ruelle commandée par l’église C, bien munie de crénaux et de mâchicoulis ; La face orientale, l’ab-

  1. Cette vue est copiée sur l’une des gravures du Monasticon Gallic. (Monogr. d’abbayes, bibl. Sainte-Geneviève).