Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 1.djvu/287

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[arc]
— 268 —

d’abord que l’église A est terminée à l’abside par neuf chapelles carrées. Quatre autres chapelles orientées s’ouvrent sur le transsept ; outre les stalles des religieux disposées en avant de la croisée, d’autres stalles sont placées immédiatement après la porte d’entrée dans la nef ; ces stalles étaient probablement réservées aux frères convers. B, est le grand cloître avec son lavabo couvert, grand bassin d’une seule pièce muni d’une infinité de petites gargouilles tout alentour (voy. Lavabo). C, la salle capitulaire éclairée sur un petit jardin. D, le parloir des moines[1] ; le silence le plus absolu devant être observé entre les religieux, un endroit spécial était réservé pour les entretiens nécessaires, afin de ne pas exciter le scandale parmi les frères. E, le chauffoir[2] ; c’était là qu’après le chant des laudes, au lever du soleil, les religieux transis pendant l’office de la huit allaient se réchauffer et graisser leurs sandales, avant de se rendre aux travaux du matin. F, la cuisine ayant sa petite cour de service, son cours d’eau T, une laverie et un garde-manger à proximité. G, le réfectoire, placé en face du grand bassin des ablutions. H, le cimetière au nord de l’église. I, le petit cloître avec huit cellules réservées aux copistes, éclairées du côté du nord et s’ouvrant au midi sur l’une des galeries de ce cloître. K, l’infirmerie et ses dépendances. L, le noviciat. M, l’ancien logis des étrangers. N, l’ancien logis abbatial. O, le cloître des vieillards infirmes. P, la salle de l’abbé. Q, la cellule et l’oratoire de saint Bernard. R, des écuries. S, des granges et celliers. U, une scierie et un moulin à huile, mus par le cours d’eau T. V, un atelier de corroyeurs. X, la sacristie. Y, la petite bibliothèque, armariolum, où les frères déposaient leurs livres de lecture. Z, un rez-de-chaussée au-dessus duquel est établi le dortoir, auquel on accède par un escalier droit pris dans le couloir qui se trouve à côté du parloir D. Au-dessus de ce parloir était disposée la grande bibliothèque, à laquelle on montait par un escalier donnant dans le croisillon sud de l’église. Cet escalier conduisait également au dortoir, afin que les religieux pussent descendre à matines directement dans l’église. Du porche peu profond de l’église on parvient à la cuisine et à ses dépendances, sans passer dans le cloître, par une ruelle qui longe les granges et celliers ; cette ruelle est accessible aux chariots par une porte charretière percée à la droite du porche. Ainsi, communications faciles avec le dehors pour les services, et clôture complète pour les religieux profès, si bon semble. Au sud du petit cloître on voit une grande salle, c’est une école ou plutôt le lieu de réunion des moines, destinée aux conférences en usage dans l’ordre de Cîteaux. Ces conférences étaient de véritables combats théologiques, dans ce temps où déjà la scolastique s’était introduite dans l’étude de la théologie ; et, en effet, dans le plan original, ce lieu est désigné ainsi : Thesiū p. pugnand. aula

On conçoit que de rudes travaux manuels, et de nombreux devoirs

  1. Colloquii locus.
  2. Calefactorium.