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sans usage et qui paraît être une concession à la tradition. Bientôt cependant on ne se contenta plus de voûter seulement le chœur, les chapelles absidales et leurs annexes, on voulut remplacer partout les charpentes destructibles par des voûtes en pierre, en moellon ou en brique ; ces charpentes brûlaient se pourrissaient rapidement ; quoique peintes, elles ne présentaient pas cet aspect monumental et durable que les constructeurs du moyen âge s’efforçaient de donner à l’église. Les différentes contrées qui depuis le XIIIe siècle composent le sol de la France ne procédèrent pas de la même manière pour voûter la basilique latine. Dans l’ouest, à Périgueux, dès la fin du Xe siècle on élevait la cathédrale et la grande église abbatiale de Saint-Front (voy. Architecture, développement de l’) sous l’influence de l’église à coupoles de Saint-Marc de Venise[1]. Ce monument, dont nous donnons le plan et une coupe transversale, succédait à une basilique bâtie suivant la tradition romaine. C’était une importation étrangère à tout ce qui avait été élevé à cette époque sur le sol occidental des Gaules depuis l’invasion des barbares.

Le plan (4) reproduit non-seulement la forme mais aussi la dimension de celui de Saint-Marc, à peu de différences près. La partie antérieure de ce plan laisse voir les restes de

    découvert par M. Mérimée, inspecteur général des monuments historiques, et restauré depuis peu avec une grande intelligence par M. Bœswilwald. La charpente avait été plafonnée dans le dernier siècle, mais quelques-unes de ses fermes étaient encore intactes.

  1. L’architecture byzantine en France, par M. F. de Verneilh. 1 vol. in-4o Paris, 1852.