Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 1.djvu/126

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[arc]
— 107 —

femme, enroulé autour de l’arbre de science ; au-dessus de cette statue de la sainte Vierge, remplacée aujourd’hui par une figure du XVe siècle,

deux anges supportent un dais couronné par l’Arche d’alliance (1), les prophètes sont assis des deux côtés sur le linteau ; dans le tympan on voit deux grands bas-reliefs représentant la mort de la sainte Vierge et son couronnement. L’Arche d’alliance occupe donc là une place symbolique, elle est comme le lien entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Quelquefois l’Arche d’alliance affecte la forme d’une armoire à deux battants supportée ou gardée par des lions ; d’une table d’autel avec reliquaire. Les sculpteurs ou les peintres du moyen âge ne paraissent pas avoir donné à l’Arche d’alliance de l’ancienne loi une forme particulière ; ils se bornaient, dans leurs bas-reliefs ou leurs peintures, à figurer les objets qu’ils avaient continuellement sous les yeux, les meubles par exemple, qu’il était d’usage de placer aux côtés des autels, et où l’on renfermait les reliquaires, les chartes, et tous objets précieux ou titres qui constituaient le trésor d’une église (voy. Armoire).

arche de noé. Est représentée dans les bas-reliefs ou les vitraux sous la forme d’un navire surmonté d’une maison avec toit et fenêtres. Souvent les personnages composant la famille de Noé montrent la tête à ces fenêtres, et la colombe s’élance dans les airs, délivrée par le patriarche.

arche de pont, voy. Pont.

ARCHITECTE, s. m. Il ne semble pas que ce nom ait été donné avant le XVIe siècle aux artistes chargés de la direction des constructions de bâtiments. L’architecture tenait sa place parmi les arts libéraux (voy. Arts libéraux) et était personnifiée par un homme ou une femme tenant une équerre ou un compas ; mais l’artiste, l’homme de métier était qualifié de maître d’œuvre, désignation bien autrement positive, du reste, que celle d’architecte, car par œuvre on entendait tout ce qui constituait l’immeuble et le meuble d’un bâtiment, depuis les fondations jusqu’aux tapisseries, aux flambeaux, aux menus objets mobiliers. Il n’existe aucune donnée certaine sur le personnel des architectes avant le XIIIe siècle. Les grands éta-