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d’hui sur la surface du globe. C’est pour ainsi dire une compilation de notes, où la couleur personnelle se montre le moins possible, et à laquelle les sources les plus diverses ont contribué : aussi n’ai-je généralement pas nommé les auteurs que j’ai consultés et sur le témoignage desquels je m’appuie[1]. Je n’ai pas voulu non plus faire un ouvrage de propagande, car je n’ai rien de commun avec ces spéculateurs ignorants, ces exploiteurs de bas étage ou ces naïfs qui font autour de la libre pensée des réclames grotesques et des manifestations tapageuses. Je ne veux point employer vis-à-vis de nos adversaires les procédés dont ils se servent contre nous ; le véritable remède du mal religieux, c’est l’instruction, et c’est l’école qui tuera la religion ; nous n’attendons l’émancipation des individus que de l’effort libre et spontané de leur esprit et nous pensons, comme Littré, que « l’indifférence de la science doit être absolue ; car cela rend d’autant plus sensibles les coups qu’elle porte sans le vouloir et sans y songer, et son influence sur les modifications de l’état social s’en accroît ».

Je ne m’attends pas aux éloges des croyants et des dévots ; et je dédaignerais les injures de certains d’entre eux si elles arrivaient jusqu’à moi. Ceux à qui cet ouvrage est destiné appartiennent à ce grand diocèse

  1. J’ai la prétention, toutefois, qu’on n’aura point à me reprocher de plagiats véritables, comme il arrive trop souvent à notre époque d’à peu près et d’élucubrations hâtives : « Scito enim, — disait déjà Pline l’Ancien dans la préface de son Histoire naturelle, — conferentem auctores me deprehendisse a juratissimis et proximis veteres transcriptos ad verbum neque nominatos… Obnoxii profecto animi et infelicis ingenii est deprehendi in furto malle quam mutuum reddere, cum præsertim sors fiat ex usura ».