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rente richesse vous m’avez tout retiré… Ô mon Dieu, si c’est une destinée de prédilection, faites donc qu’elle me soit douce et que je la porte sans souffrance. Si c’est une vie de châtiment, pourquoi me l’avez-vous infligée ? Hélas ! étais-je coupable avant de naître ? »[1].

Dieu lui a tout retiré ! mais il lui a donné une âme « plus vagabonde que le vent », que rien ne peut calmer, ne peut satisfaire, qui cherche au dehors d’elle les aliments de sa flamme, qui les épuise sans qu’elle ait pu les goûter : « Ô vie ! ô tourment ! tout aspirer et ne rien saisir, tout comprendre et ne rien posséder ! arriver au scepticisme du cœur, comme Faust au scepticisme de l’esprit ! »[2].

Lélia est donc un être à part. Il lui manque quelque chose. Elle a enfin compris qu’elle ne peut combler les vœux de Sténio. Elle lui persuade de s’éloigner pendant quelque temps.

Elle-même cherche à reprendre courage

  1. Lélia, I, 116-117.
  2. Lélia, I, 117.