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C’était là une explication de sa vie désordonnée, moins indulgente que la première. Mais ne paraissait-elle pas plus vraisemblable ? Et n’était-ce pas pour dissimuler sa sensualité qu’on avait tant parlé de ses élans passionnés ?

Et cependant comment expliquer ces cris de détresse que nous entendons à chaque page de Lélia,[1] cris répétés dans la correspondance de G. Sand, datant de cette même époque, et dans une foule de circonstances ?

Il n’est question que de froideur, de désespoir sombre, de découragement, de cruelles déceptions. L’ivresse des sens ne parait nulle

  1. Il y a eu deux éditions de Lélia, celle de 1833 et celle de 1839 ; c’est de cette dernière que je me suis servie en général. Cependant, j’ai eu quelquefois recours à la première : dans ce cas chaque fois je l’ai indiqué. Les deux éditions sont différentes. Les divergences sont parfois nombreuses et les coupures importantes. Ces changements et ces coupures suppriment en général des expressions très fortes, des tableaux d’un réalisme tel, qu’ils provoquèrent d’amères critiques.