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UNE ENTREVUE À SOLESMES


À M. le Docteur Albert Robin.


J’ai combattu le bon combat.
Saint Paul.


Il y a quelques années, je dus me rendre, en vue de recherches archéologiques, à l’abbaye des bénédictins de Solesmes.

Donc, par un jour d’automne, — au reçu d’une lettre d’introduction près de l’illustre Abbé de ce cloître, dom Guéranger, — je quittai Paris. Le lendemain matin, j’étais à Sablé, d’où l’abbaye n’est distante que d’une heure de marche.

Je descendis, pour mettre ordre à ma toilette, en cet hôtel de la grand’place dont l’enseigne étonnante me fit rêver : Hôtel de Notre-Dame et du Commerce.

Puis, comme il faisait beau soleil, je me mis en route, mon sac de voyage à la main, pour le monastère, — où j’arrivai midi sonnant.

L’un des frères du portail s’offrit pour remettre à l’Abbé dom Guëranger la lettre qui me présentait à lui. J’entrai sous les arceaux ; j’y rencontrai