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histoire de l'internationale.

tentatives pratiques qui out été faites pour renouveler en un jour la face du monde. Nous ne dirons donc rien de Platon et de sa République, ni de Thomas Morus et de son Ile d’Utopie, ni de Campanella et de sa Cité du Soleil, ni de Fénelon et de la république de Salente, ni de Morelly et du Code de la nature. Nous ne parlerons pas davantage du mouvement communiste du seizième siècle, et de ce royaume anabaptiste de Munster dont la courte histoire offre d’étranges ressemblances avec celle de la Commune de Paris ; nous ne dirons môme pas un mot de Babeuf et de sa conspiration, bien qu’il y ait des rapports de filiation à peu près directs entre la conjuration des égaux et les démagogues qui ont ensanglanté et incendié Paris sous la troisième république. Mais il est nécessaire de rappeler au moins en quelques mots l’histoire théorique et pratique du socialisme dans la première moitié du dix-neuvième siècle.

Les systèmes de Saint-Simon et de Fourier furent conçus par leurs auteurs et publiés avant 1830[1]. Mais c’est grâce au mouvement imprimé aux esprits par la révolution de Juillet qu’ils sortirent du cercle étroit des premiers initiés pour arriver à la connaissance du véritable public. On sait quel fut leur destin.

  1. Saint-Simon mourut à Paris en 1825, entre les bras de ses premiers disciples : Auguste Comte, Olinde Rodrigue, Bazar, Enfantin, etc. ; Fourier vécut jusqu’en 1837, mais ses ouvrages les plus importants sont antérieurs à la révolution de Juillet.