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ET SUR LA POÉSIE LYRIQUE.

et jeunes adolescents ; jeunes garçons et jeunes filles, chantons Diane.

Ô fille de Latone ! grand rejeton du très-grand Jupiter, que ta mère a déposée près du laurier de Délos,

Pour te laisser souveraine des montagnes, des vertes forêts, des gorges abritées et des fleuves retentissants !

Pour les épouses en travail d’enfant, tu es Lucine Junon ; tu es aussi la puissante Trivia, et la Lune brillante d’une lumière empruntée.

Par ton décours d’un mois, ô déesse ! mesurant la route de l’année, tu remplis de précieuses moissons les toits rustiques du laboureur.

Sois consacrée, sous quelque nom que tu préfères ; et cette race antique de Romulus, préserve-la, selon ta coutume, par ton salutaire appui ! »

Dans d’autres occasions, Catulle nous rend l’image de cette poésie grecque mêlée si souvent aux fêtes de la vie privée, au luxe de la richesse. Son chant sur les Noces de Julie et de Manlius devait avoir plus d’une ressemblance avec les épithalames de cette muse lesbienne dont ailleurs il a si bien imité le brûlant délire. Le mètre en est court et rapide, l’expression plus libre que passionnée, la mythologie moins inventive que celle de Sapho. Le poëte invoque ce dieu de l’hymen dont le culte et les symboles, conservés jusque dans la ruine du paganisme, devaient effrayer bientôt