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PRÉFACE.


Ces Leçons sur une partie de l’histoire littéraire du moyen âge furent un premier essai facile à surpasser, mais dont l’influence n’a pas été inutile au progrès des mêmes études aujourd’hui plus répandues. Pour la première fois, dans une chaire française, on entreprenait l’analyse comparée de plusieurs littératures modernes qui, sorties des mêmes sources, n’ont cessé de communiquer ensemble, et se sont mêlées à diverses époques. De là sans doute devait résulter un synchronisme d’idées non moins curieux que celui des événements, et qui, marqué d’abord dans le travail du langage, dans l’œuvre de l’esprit humain pour défaire et reconstruire un idiome, se retrouvait avec plus d’éclat dans les autres créations de l’intelligence. Une telle analyse, à la vérité, pour avoir tout l’intérêt qu’elle peut offrir, aurait besoin d’être complète ; mais comment y parvenir ? L’examen simultané des littératures de l’Europe chrétienne serait une tâche infinie ; et cependant il y manquerait un grand côté du monde, l’Orient.

Limitée aux peuples, non de toute l’Europe chrétienne, mais seulement de l’Europe latine, la carrière est très-vaste encore ; et je n’en ai parcouru que les points principaux. Toutefois, dans cet examen rapide, aux deux Frances du