Page:Villedieu - Mémoires de la vie de Henriette Sylvie de Molière, 1672.pdf/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.
4

donnant la belle Hiſtoire que vous faites imprimer : D’ailleurs je ne vois pas que ſon Livre exige une grande juſtification ; & ſi je n’ay pû me diſpenſer d’y parler de quelques perſonnes vivantes, je croy qu’il n’y en a pas une, qui en un beſoin, ne me pardonnât volontiers la liberté que j’ay priſe, & à tout évenement je ſeray le garant de l’Ouvrage de ce coſté-là. Ie ſuis bien aiſe de ce que vous me mandez qu’on le doit faire corriger par d’habiles gens, prenez garde ſeulement que ces habiles gens-là ne ſoient pas trop ſerieux, car cela leur aideroit à y trouver beaucoup plus de fautes ; & on dit qu’il faut eſtre un peu badin pour lire des badineries, ou du moins, qu’il les faut lire en badinant pour y avoir plus de plaiſir. Ie finis, car on m’attend pour achever de déjeuſner : Adieu Monſieur, vous eſtes le plus obligeant du monde, & ſi j’avois du loiſir, je ne finirois cette Lettre que par de grands complimens que je vous ferois ſur toutes les bontez que vous avez pour moy.