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Sylvie de Moliere.

enſuite les obligations que je luy avois, de ce qu’en voulant bien paſſer toûjours pour mon pere, il m’aſſeuroit tous ſes biens, que la mort de ſon fils tué depuis peu, m’abandonnoit. Il ajoûta beaucoup d’autres choſes pour me faire valoir ſon amour ; Et le refrein de tout cela fut que je devois répondre à ſa paſſion pour éviter le vice d’ingratitude : qu’il m’aimeroit toûjours avec la plus grande diſcretion du monde, & que ce commerce n’empeſcheroit pas qu’il ne me trouvaſt bien-toſt un party conſiderable.

Si je dûs eſtre confuſe & bien eſtonnée en apprenant ces nouvelles, Voſtre Alteſſe en ſera le juge. Je me trouvay d’autant plus embaraſſée, que cét homme, apres avoir finy ſon diſcours, ſe mit en devoir d’encherir par deſſus ſes careſſes ordinaires, & que ma reſiſtance l’embraza d’avantage par la