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à-dire j’ai trouvé un homme qui le reconnaîtra pour son fils.

— Qui ?… s’écria Mme de Fayan, dont les yeux lancèrent un magnifique éclair de joie et de reconnaissance, dont la voix vibrante eut un intraduisible accent de délivrance.

— Mon neveu.

— Ah ! merci… Et sans penser qu’on pouvait la voir des fenêtres, elle saisit la main du prêtre pour la porter à ses lèvres.

— Madame, à quoi pensez-vous ? dit vivement l’abbé Dablin en dégageant sa main.

Elle releva la tête et laissa voir deux larmes étincelantes qui descendaient sur ses joues.

— Dois-je accepter un pareil dévouement ?… Vous êtes sublime, vous, le docteur, votre neveu, que je remercierai comme…

— Mon neveu, madame, ignore absolument à quelle personne il rend service. Il arrivera dans quelques jours, se présentera au parquet pour revendiquer l’enfant, en disant qu’il l’a eu, dans son pays, à une vingtaine de lieues d’ici, d’une femme qu’il ne peut nommer ; — que précisément, pour éviter les soupçons, et les indices, il a cru devoir le dépayser. Naturellement alors, il aura pensé à me le confier ; car,